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C’est quoi être Dyslexique ?

Depuis quelques années déjà, on voit apparaître des élèves en classe que nous appelons dyslexique, dysphasique, dyspraxique, dysgraphique…. On peut les surnommer les Dys car ils font partie de cette famille dite des troubles de l’apprentissage. Et au milieu de tous, il y en a un en particulier qui donne du fil à retordre aux enseignants et qui est source de souffrance pour de nombreux enfants, j’ai nommé la Dyslexie. C’est aussi le plus médiatisé et connu de tous.

Et oui tout apprentissage à son lot de retard, d’avance, ou d’à peu près et les apprentissages scolaires ne sont pas épargnés!

Voici ces enfants dys qui se retrouvent en classe à essayer de lire et écrire, mais qui parviennent à être en difficulté ou en échec et face à eux des professeurs ne sachant pas trop comment les aider.

Alors qu’est-ce que la dyslexie ? Comment la diagnostiquer ? Et les enfants dys, comment le perçoivent-ils ?

Pour commencer, les dys font partie des troubles du langage, ils sont durables, se développent au cours de l’acquisition du langage parlé chez l’enfant, significatifs en regard des normes établies pour l’âge des enfants.

Il faut donc nous pencher d’un peu plus près sur la fonction des aires du langage pour comprendre comment tout cela peut se détraquer.

Plusieurs théories donnent des pistes au sujet de ce trouble. Tout d’abord anatomique avec des zones au niveau de l’aire du langage anormales. Des petites zones qui sont des amas de cellules nerveuses qui ne devraient pas être là. Et puis une plus grande symétrie au niveau de certaines aires du cerveau qui jouent un rôle pour le langage et l’audition. Une autre théorie (génétique celle-ci) nous explique qu’il y aurait une altération génétique sur le chromosome 6 qui aurait comme conséquence une altération de certaines cellules de l’audition et de la vision. Cela viendrait perturber la perception des stimuli auditifs et visuels.

Mais alors comment cela se manifeste chez l’enfant ?

Les symptômes apparaissent rapidement, dès 4 ans, avec des confusions de la gauche et la droite du devant/derrière, du dessus/dessous. Les enfants ont des difficultés à faire des rimes.

Par la suite, cela se voit lors de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

Difficulté de lecture :

– lente, laborieuse et inexacte de mots isolés.

– à voix haute, la cadence est lente et hachée; les phrases ne coulent pas et la ponctuation est souvent ignorée.

– lors de la lecture d’une histoire ou d’une phrase, l’enfant effectue des substitutions d’un mot par un synonyme qui ne lui ressemble en rien; ou de mots d’apparence semblable.

Difficulté d’épellation:

– erreurs d’épellation très fréquentes dans des mots qui se mémorisent de façon globale comme est, sont, dans, ce.

– erreurs d’épellation dans des mots copiés directement du tableau ou d’un livre.

– travaux écrits portant des signes d’incertitude pour ce qui a trait à l’épellation (ratures, etc.)

Difficulté à l’écrit:

– maîtrise très insuffisante de la ponctuation, de la grammaire, de la syntaxe.

– écriture souvent illisible, textes comprenant de nombreuses erreurs.

– mots identiques écrits de façon différente dans un même texte.

Photosensibilité : Certains ont du mal à distinguer les petits caractères imprimés noirs sur du papier blanc.

Le diagnostic chez les jeunes enfants est difficile à établir tant les facteurs pouvant parasiter les apprentissages sont nombreux. Il faut penser aux problèmes auditif et visuel, aux capacités mentales, aux malformations cérébrales, aux carences éducatives et affectives, aux traumas… Il nécessite donc toute une batterie de tests passant par l’orthophonie, le médecin, le psy…

Et en attendant un diagnostic qui, parfois, peut prendre plusieurs années, l’enfant doit apprendre à lire et à écrire, à l’école. Et là, souvent c’est le drame, ou du moins un grande fatigue cognitive pointe le bout de son nez. Les enfants mettent rapidement en place des stratégies compensatrices leur permettant de faire illusion ou de réussir à suivre ce que les enseignants lui demandent. Mais la lecture reste très coûteuse et lente, et l’écriture est hésitante, et après 1 ou 2 ans de persévération pour parvenir à atteindre les compétences scolaires attendues, certains abandonnent, se démotivent, ne veulent plus aller à l’école.

Alors comment pouvons-nous accompagner ses petits dys au mieux ?

Il s’agit avant tout d’un travail d’observation et d’attention pour les parents, et tous ceux qui entourent l’enfant. En détectant certains comportements, leur manière d’être, d’écrire, de comprendre alors on peut s’interroger et consulter son médecin, orthophonie, psy… Et un enfant pris en charge rapidement c’est un enfant qui sera accompagné tout le long de son parcours scolaire, qui se sentira moins seul face aux défis que représentent la lecture et l’écriture.

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