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Angoisse, anxiété, quel mécanisme de défense?

Journal télévisé du soir, j’apprends qu’une cordée a devisé au sommet de l’aiguille du midi. Ayant utilisé le passage où le drame s’est produit et même si attristée par cet accident je me demande si je serais capable de repasser à nouveau par ce petit chemin. Il est vrai que le stress, envahissant, la peur du vide, d’un faux-pas sont particulièrement présent et je me demande ce qui nous pousse à avancer malgré l’angoisse ou le stress?

L’individu met en place tout un panel de stratégies pour faire face à ces situations, ne pas se laisser submerger. On les appelle stratégies de coping ou mécanismes de défense.

Allons-y pour quelques définitions:

“Défense et coping décrivent les réponses inconscientes et conscientes du moi face aux dangers internes et externes. ». Les mécanismes de défense sont inconscients et involontaires alors que les processus de coping sont conscients volontaires et intentionnels.

Commençons par le premier concept, le coping. Ce mot se traduit littéralement par « faire face ». Cette notion est nouvelle et reste à un stade où les définitions sont différentes et ne font pas consensus entre les chercheurs. Il faudrait distinguer ici la différence entre la conceptualisation du coping, c’est à dire sa définition globale élaborée dans un cadre scientifique par des chercheurs, et les définitions classiques du coping qui intègrent des comportements spécifiques utilisés pour faire face à ou résoudre un problème.

Une des caractéristique du coping est sa fonction adaptative. Ils peuvent être utilisés de façon souple, adaptée, mature contribuant à la bonne santé physique et bien sur psychologique.

Quand aux mécanismes de défense, décrient depuis plus longtemps, ils ont eux-aussi, une fonction adaptative. Ils sont variés, hétérogène et parfois complexes. Nous pouvons néanmoins les diviser en 7 niveaux ( ou grande famille) de fonctionnement défensif:

-Le niveau adaptatif élevé (adaptation optimale aux facteurs de stress) avec l’humour, la sublimation, la répression, l’anticipation (ici réaliste), l’altruisme, l’auto-observation et l’affirmation de soi par l’expression des sentiments. Pour Vailland par exemple, la sublimation « permet une résolution d’un conflit sans conséquences négatives et sans perte de plaisir ».

– le niveau des inhibitions mentales ou de la formation de compromis avec le refoulement, le déplacement, l’annulation, l’isolation, la formation réactionnelle, la dissociation et l’intellectualisation. Cette dernière permet de maîtriser ses affects en évitant de confronter sa propre implication dans une situation problématique.

– le niveau de distorsion mineure de l’image de soi, du corps ou des autres est représenté par des mécanismes utilisés pour réguler l’estime de soi. Avec l’idéalisation, la dépréciation et l’omnipotence. Ces 3 défenses permettent de protéger l’estime de soi qui peut être fragile.

– Le niveau du désaveu qui correspond au déni, la projection, la rationalisation, le clivage. Le déni peut concerner la réalité interne ( émotion, pensée) aussi bien que la réalité externe mais peut être pronostic d’un bon état de santé.

– Le niveau de l’agir avec le passage à l’acte. Dans ce cas l’individu agit pour ne pas penser, ressentir et ne plus savoir. On trouve aussi l’agression passive et le retrait apathique ( repli sur soi).

– Et enfin le niveau de la dysrégulation défensive.

Tous les mécanismes de défenses recensés, notamment dans le DSM IV, peuvent permettre à un individu de fonctionner normalement mais peuvent aussi être source de souffrance. Chacun d’entre nous utilisons les mêmes mécanismes, que nous perfectionnons pour qu’ils nous apaisent de mieux en mieux. Sauf que tout bonne chose ayant une fin, nous usons nos stratégies de défense jusqu’à ce qu’elles ne fonctionnent plus. À ce moment là, nous nous laissons déborder par l’angoisse ou le stress sans pouvoir se défendre. Il nous faut réapprendre à les utiliser, à ne pas toujours contenir nos angoisses pour éviter d’être débordé et pour ménager notre corps et notre esprit.

Reprenons mon exemple concret, maintenant, je dois descendre de l’aiguille du midi, je n’ai pas le choix, alors je respire un grand coup et j’avance concentrée, me remémorant mes capacités physiques, la maîtrise que j’ai de mon esprit, mon expérience en haute-montagne et la confiance que m’accordent ceux avec qui je suis encordée. Défenses? À vous de trouver!

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