L’Intelligence Artificielle et la psychothérapie: quand la machine est au chevet de l’Homme
Pendant des siècles, sous différentes formes, l’écoute, la parole l’attention et la bienveillance ont été les piliers de la psychothérapie, ceux qui soignent et nous apportent du réconfort. Et voilà qu’un nouvel inconnu s’invite dans l’équation : l’intelligence artificielle.
En tant que psychologue à Lyon, j’observe comment l’IA s’invite peu à peu dans nos pratiques thérapeutiques. Le reportage d’ARTE « Psychothérapie et Intelligence Artificielle » m’a frappée par son ton à la fois émerveillé et inquiet. Que devient la psychothérapie quand la machine écoute, quand elle parle, quand elle semble comprendre ?
Quand la machine s’invite dans la thérapie
De nombreuses applications promettent aujourd’hui d’alléger la souffrance psychique : chatbots thérapeutiques, suivis émotionnels automatisés, programmes de relaxation guidée par IA. Ces outils s’inscrivent dans un monde pressé, où la réponse doit être immédiate, et la disponibilité constante.
Mais si la machine peut répondre à chaque instant, peut-elle écouter ? Peut-elle entendre l’indicible ?
Psychothérapie et IA : promesses et paradoxes
L’IA conversationnelle est une promesse séduisante et qui peut répondre à un problème de société: une écoute disponible 24h/24, un accompagnement sans jugement, un miroir neutre et bienveillant. Pourtant, la relation thérapeutique ne se résume pas à un échange d’informations. Elle est une rencontre, un espace ou le non verbal à toute sa place ( le regard, le corps, la respiration).
Les chatbots, aussi sophistiqués soient-ils, ne ressentent pas. Ils calculent, reproduisent et savent s’ajuster. Mais la psychothérapie n’est pas un simple échange cognitif : c’est un dialogue entre deux subjectivités. Une alliance faite aussi de résonances, de présences. Dans mon cabinet de psychologue à Lyon, c’est cette dimension vivante que je protège.
L’humain au centre : entre silence et présence
Dans une époque saturée de données, la rencontre humaine devient un acte de résistance. Le silence, un soin. Le regard, une ancre. Là où l’IA analyse, le thérapeute ressent. Là où la machine compile, le thérapeute relie. La parole, dans sa lenteur, dans sa fragilité même, reste un acte profondément humain.
Le numérique peut devenir un soutien : entre deux séances, une application peut aider à noter une émotion, à observer un schéma de pensée, à s’entraîner à la pleine conscience. Mais la transformation, elle, naît du lien. Ce lien que nulle machine ne peut simuler pour l’instant.
Pour conclure
L’intelligence artificielle ouvre des horizons fascinants : analyse du langage, détection précoce des troubles, accompagnement personnalisé. Mais elle interroge aussi notre rapport à l’autre, à la vulnérabilité, à la lenteur du processus thérapeutique.
La psychothérapie de demain sera peut-être hybride : technologie et humanité, données et intuition.
Et si la machine écoute, que reste-t-il à l’humain ? Peut-être tout le reste : la présence, la chaleur, et la conscience d’être ensemble, ici et maintenant.

Pour aller plus loin:
Pour en savoir plus, découvrez le reportage “Psychothérapie et intelligence artificielle” sur ARTE.
Si vous souhaitez explorer la thérapie cognitivo-comportementale à Lyon, je vous accueille au cabinet ou en visio.