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TDAH chez l’enfant : le comprendre et l’accompagner

Le TDAH – trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité – est un diagnostic de plus en plus fréquent dans nos sociétés modernes.
Ce mal à quatre lettres suscite interrogations, débats et études depuis plusieurs décennies.

TDAH : un trouble du neurodéveloppement, pas un simple manque d’attention

Et bien non, le TDA-H fait partie des troubles neuro-déveleppementaux et la prévalence mondiale du TDA-H parmi les enfants et les adolescents est de 5,29%. De récentes études montrent que 40 à 60% des patients TDA-H conservent des limitations dues à la maladie à l’âge adulte (avec risque de spirale d’échec et d’exclusion). Dans cette population, on observe une comorbidité élevée, avec entre autres des troubles de l’humeur, des troubles de la personnalité et des conduites addictives, ce qui complique le diagnostic et le traitement.

Le TDAH fait partie des troubles du neurodéveloppement, au même titre que les troubles du spectre de l’autisme.
Il se caractérise par une difficulté à réguler l’attention, les impulsions et l’agitation motrice.

Selon les études internationales, environ 5 % des enfants présentent un TDAH.
Et dans 40 à 60 % des cas, les symptômes persistent à l’âge adulte, pouvant affecter la vie professionnelle, relationnelle et émotionnelle.

Il ne s’agit donc pas d’un simple “manque de volonté” ou d’un “enfant turbulent”, mais d’un fonctionnement cérébral spécifique, souvent associé à une grande créativité, une pensée rapide et une sensibilité élevée. Reprenons la symptomatologie telle qu’elle est décrite dans le référentiel psychiatrique (le DSM- V) :

  • Des symptômes de déficit d’attention : ( 6 au moins et plus de 6 moins)

– a souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux

– souvent, ne parvient pas à prêter attention aux détails, ou fait des fautes d’étourderie dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres activités

– semble souvent ne pas écouter quand on lui parle personnellement

– souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas à mener à terme ses devoirs scolaires, ses tâches domestiques…

– a souvent du mal à organiser ses travaux ou ses activités

– souvent, évite, a en aversion, ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu

– perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités

– souvent, se laisse facilement distraire par des stimuli externes

– a des oublis fréquents dans la vie quotidienne

  • des symptômes d’hyperactivité, d’impulsivité: ( 6 au moins et plus de 6 moins)

Hypertactivité :
– remue souvent les mains ou les pieds, ou se tortille sur son siège

– se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis

– souvent, court ou grimpe partout, dans des situations où cela est inapproprié ( impatience motrice chez les adultes)

– a souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir

– est souvent «sur la brèche» ou agit souvent comme s’il était «monté sur ressorts»

– parle souvent trop

Impulsivité :
– laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée

– a souvent du mal à attendre son tour

– interrompt souvent les autres ou impose sa présence

Ces symptômes doivent apparaître dès l’enfance et avoir un impact significatif sur plusieurs domaines de vie : scolaire, familial, social.

Le traitement médicamenteux : utile mais insuffisant seul

Le méthylphénidate (commercialisé notamment sous le nom de Ritaline) est souvent prescrit pour réduire les symptômes visibles du TDAH.
Il agit sur les neurotransmetteurs de la dopamine et de la noradrénaline, améliorant la concentration et diminuant l’agitation.

Mais ce traitement ne règle pas les difficultés émotionnelles, relationnelles et comportementales sous-jacentes.
C’est pourquoi un accompagnement psychologique, notamment en thérapies cognitivo-comportementales (TCC), est souvent recommandé en complément.

Mais une étude effectuée par une équipe française, publiée en 2011, met en évidence l’intérêt du Neurofeedback pour permettre aux enfants un focus de l’attention sur une tache.

Le neurofeedback : une approche prometteuse et naturelle

Qu’est ce que le principe de fonctionnement du neurofeedback ?

Prenons l’image suivante : le cerveau est comparable au réseau routier.

2 centres importants permettent le traitement des informations arrivant et repartant aux muscles, viscères… : le cerveau et la moelle épinière.

Le corps serait la carte de France, le cerveau = Paris et le deuxième relais la Moelle épinière = Lyon.

Le réseau neuronal chez le bébé correspond au réseau national dès années 60. Puis en fonction du nombre de voitures qui empruntent ces routes, les chemins qu’utilisent les automobilistes pour relier des villes secondaires, le réseau se modifie. Des chemins deviennent des routes, elles sont goudronnées, le tracé est pensé au plus simple, ou avec un détour par un village qui doit être desservi. Les axes existants se renforcent, possèdent 2 fois 2 voies, deviennent des nationales, puis des autoroutes…

Le cerveau évolue de la même manière. Il reçoit un tas d’information qu’il trie pour leur pertinence et apporte une réponse.

Dans le même temps, il analyse la quantité/ l’intensité/la durée, lui permettant un ajustement = un feedback.

Il peut ainsi se réguler grâce à sa neuroplasticité (sa capacité à se modifier comme le réseau routier). Notre cerveau se développe ou non selon les voies stimulées pour fonctionner plus rapidement et plus finement = il opère seul un rééquilibrage pour maintenir son homéostasie.

Le principe du Neurofeedback est simple : des électrodes permettent d’enregistrer le fonctionnement neuronal, les zones qui sont activées par une tache, et notamment les réseaux dédiés à l’attention. Puis l’enfant peut visualiser sur l’écran son activité cérébrale. Ayant une information sur cette activité, il peut ensuite l’équilibrer.

TDAH et sur-stimulation : une réflexion nécessaire

Notre environnement actuel expose les enfants à une quantité énorme de stimulations : écrans, bruit, rythme scolaire intense, sollicitations constantes.
Il est légitime de se demander si le TDAH n’est pas aussi une réponse du cerveau à la sur-stimulation précoce.

Les enfants doivent s’adapter à un modèle éducatif parfois trop normé, où la créativité, la spontanéité ou la curiosité peuvent être perçues comme des signes d’agitation.
Et si, derrière le TDAH, il y avait aussi une difficulté collective à accueillir la différence ?

Accompagner un enfant TDAH à Lyon

L’accompagnement repose sur une approche globale :

  • Soutenir l’enfant dans la compréhension de son fonctionnement
  • Aider les parents à ajuster leurs attentes et stratégies éducatives
  • Travailler sur la gestion des émotions, la concentration et l’estime de soi
  • Envisager des outils complémentaires : TCC, relaxation, pleine conscience, neurofeedback

Au sein de mon cabinet à Lyon 9, j’accompagne les enfants et adolescents présentant un TDAH, ainsi que leurs familles, dans un cadre bienveillant et structuré.
L’objectif : mieux comprendre pour mieux agir, et permettre à chaque enfant de déployer son potentiel.

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